Conseils pour mettre en place des ateliers philo

ANimer un atelier philo : Conseils pour debuter

Comment animer un atelier philo avec Discut

Animer un atelier philo : un jeu d’enfant !

 

Avec Discut, l’animation d’un atelier philo est très simple.

Il suffit de prévoir :cercle-atelier-philo-médiatheque

  • Un cercle de chaises ou de coussins
  • Un jeu de cartes Discut (avec éventuellement son extension Discut+)
  • une feuille de papier A4 et un marqueur

Conseils : les ateliers philo sont d’autant plus efficaces qu’ils sont réguliers. Prévoir un jour et un horaire fixe permet de créer une attente et un cadre structurant pour les participants.

Pareil pour la durée : que l’atelier philo dure une heure ou deux, il est important que les participants le sachent à l’avance et que l’organisateur s’y tienne avec rigueur.

 

 I. Préparer un atelier philo – la question traitée

L’atelier philo étant limité dans le temps et son objectif étant de mener une réflexion collective rigoureuse et approfondie, il est important qu’il ait pour objet un problème philosophique précis (ex : Pourquoi travaille-t-on ?) et non un thème général (le travail) qui contribuerait à éparpiller les prises de paroles.

Le mieux est d’énoncer ce problème philosophique sous la forme d’une question ouverte (n’appelant pas de réponse par oui ou non). On évite ainsi les prises de position binaires, simplificatrices et clivantes (l’éternel oui/non/mais encore) pour privilégier une dynamique de recherche collective et la prise en compte de la complexité.

La question est énoncée au début de l’atelier. Pour plus de facilité, on peut écrire cette question en gros sur une feuille de papier et la placer au centre du cercle de participants.

Pour le choix de la question traitée, il y a deux grandes options :

  • définir la question à l’avance
  • laisser les participants la proposer le jour de l’atelier.

Chacune des options a ses avantages et ses inconvénients et sera choisie en fonction du contexte et des objectifs pédagogiques de l’organisateur.

Définir la question à l’avance

Cette option a plusieurs avantages. Elle permet de :

    • gagner du temps le jour de l’atelier philo
    • annoncer à l’avance le sujet aux participants (caractère incitatif)
    • garantir une question de qualité et véritablement philosophique
    • préparer des citations qui pourront alimenter la discussion (cf. cartes Dxit)
    • préparer des questions de relance pour aider le guide à remplir son rôle
    • préparer un inducteur de réflexion (texte, image, extrait audio et/ou vidéo, etc.)
    • préparer des références culturelles pour inciter les participants à poursuivre leur réflexion à l’issue de l’atelier (textes, images, livres, auteurs, émissions de radio, podcasts, vidéos, etc.)

Elle a cependant des inconvénients. Elle peut :

table-livres-philo-mediatheque

    • passer à côté des sujets qui intéressent le plus les participants et de ce fait, diminuer leur motivation à participer
    • empêcher les participants d’apprendre à élaborer eux-mêmes des questions philosophiques

Laisser les participants élaborer la question le jour de l’atelier philo

L’élaboration de la question par les participants est un bon moyen de garantir leur engagement dans la discussion et de leur apprendre ce qu’est une question authentiquement philosophique.

Cette option est aussi beaucoup plus légère en termes de préparation pour l’organisateur puisqu’il n’aura ni inducteur de réflexion à préparer, ni citations, ni questions de guidage, ni références  culturelles. (c’est, du coup, parfois une solution de facilité peu souhaitable 😉)

Pour être correctement menée, l’élaboration d’une question philosophique par le groupe de participants nécessite cependant du temps (de 15 min. à 1h en fonction du nombre de participants et des objectifs pédagogiques de l’organisateur : cela peut même faire l’objet d’une séance à part entière !) Le temps total dévolu à l’atelier doit donc être relativement long (au moins 1h30) pour ne pas être trop frustrant.

L’élaboration de la question philosophique se déroule généralement en trois temps :

    • un temps de réflexion personnelle pendant lequel chaque participant élabore une question
    • un temps de mise en commun des questions élaborées par chacun (écrites sur un tableau)
    • un vote pour déterminer la question qui sera traitée

Le temps de réflexion/élaboration personnelle doit être guidé par l’organisateur. Il doit préciser ce qu’est une question philosophique (une question générale à laquelle chacun est susceptible d’apporter une réponse indépendamment de son niveau d’expertise). Il peut encourager la formulation de questions ouvertes plutôt que de questions fermées (réponses par oui ou non).

Pour aider les participants à élaborer des questions engageantes, on peut procéder ainsi :

    1. demander à chacun d’écrire sur un morceau de papier une « vérité » dont il est convaincu mais à laquelle il sait que tout le monde n’adhère pas forcément. Cette vérité doit tenir en une phrase simple. Il peut s’agir d’un énoncé descriptif (qui dit quelque chose sur le réel ou en propose une interprétation ex : « La vie n’a pas de sens ») ou d’un énoncé normatif (qui dit ce qu’il faut faire ou ce qui devrait être ex : « Il ne faut pas nuire à son prochain. »)
    2. demander ensuite à chacun de passer sa « vérité » à son voisin qui aura pour tâche de la « mettre en question », à proprement parler, c’est-à-dire de la transformer en question. Ex : « Dans quelle mesure peut-on dire que la vie n’a pas de sens ? » ou « Quel sens cela a-t-il de vivre ? » etc. La question produite est écrite au dos du papier.
    3. demander à chacun de passer sa question à son voisin. Chacun est ensuite invité à lire la question qu’il a reçue.

Concernant le vote, on peut procéder ainsi : les questions sont lues les unes après les autres et on demande à ceux qui souhaitent discuter d’une question de lever la main. Chacun peut voter pour autant de questions qu’il veut. La question qui remporte le plus de voix sera la question traitée. Si plusieurs questions obtiennent le même plus grand nombre de voix, la question traitée est tirée au sort.

Des solutions intermédiaires pour définir la question traitée

Pour définir la question traitée lors de l’atelier philo, il est possible de combiner les deux options pour tenter d’en maximiser les avantages.

L’organisateur peut ainsi, par exemple :

    • Proposer plusieurs questions au choix au début de l’atelier philo (cela suppose que l’organisateur ait préparé plusieurs séances à l’avance et ait tout le matériel disponible le jour J : assez exigeant ! :-))
    • Demander aux participants les sujets qui les intéressent en amont de l’atelier philo (boîte à idées, sondage, etc.) puis préparer une question sur l’un de ces thèmes
    • Préparer un inducteur (texte, image, extrait audio/vidéo, etc.) sur un thème donné (proposé par les participants en amont ou non) et laisser les participants élaborer des questions en lien avec cet inducteur au début de l’atelier philo

II. Animer un atelier philo – le matériel

 

1. Prévoir un cercle de chaises ou de coussins (préférable à une disposition autour d’une table)

cartes-anim-discut

2. Demander deux volontaires pour tenir les rôles de président et de guide (leur donner les cartes de rôle correspondantes et leur demander de les lire). Il est important que ces deux rôles soit tenus par des personnes distinctes (sauf s’il y a trop peu de participants (il faut au moins 4/5 discutants)) ; l’organisateur peut prendre en charge l’un de ces deux rôles, de préférence celui de président.

cartes-discut

3. Distribuer à chaque discutant les 5 cartes Discut de base ainsi qu’une carte Discut+ si leur âge ou leur aisance s’ y prête (privilégier pour une première séance les cartes Discut+ « Définition », « Exemple », « Reformulation », « Distinction »).

cartes-Dixit-discut

4. Si l’animateur connaît le thème à l’avance, il peut coller des post-its citations sur les cartes Dixit et les distribuer au hasard à trois participants en leur disant qu’ils peuvent les utiliser à tout moment de la discussion même s’il n’y a pas de rapport direct avec un propos tenu.

cartes-defi-guide-discut

5. Pour aider le guide à assumer son rôle, l’animateur peut lui donner en fonction de son aisance une ou plusieurs des cartes roses (privilégier pour une première séance les cartes « Définition », « Exemple », « Reformulation », « Distinction »). Ces cartes aident le guide à poser des questions qui permettent d’approfondir la discussion. Si le thème ou la question est connu à l’avance, l’animateur peut rédiger des petits post-its à placer sur les cartes ou proposer une petite fiche de questions utiles pour aider davantage le guide.

6. Fixer une durée pour la discussion (car sinon cela n’a jamais de fin !) et lancer un chrono. (idéalement, le faire sonner à la moitié du temps, cinq minutes avant la fin et à la fin)

7. L’atelier se termine par un petit debrief « meta » de 5/10 minutes où chacun donne son avis sur les rôles endossés (président, guide, discutant : difficultés, efficacité, éventuelles frustrations, etc.) et sur la qualité de la discussion (on ne revient pas sur les contenus !)

Attention, pendant la discussion, l’organisateur doit choisir un rôle et s’y tenir. S’il est président, il ne doit faire que cela (et ne pas intervenir sur les contenus échangés). S’il y a assez de participants, il peut aussi être « secrétaire » ou « arbitre ». C’est lui qui anime la phase de debrief et surveille le temps (dans les grands groupes, on peut confier cela à un participant)

 

 

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